Tout d'abord,
même pour un essai, les précautions
d'usage lors du démarrage de la DAF 55 : positionner la commande
de l'inverseur en marche avant ou en marche arrière, mais pas
au point mort. J'enclanche donc la marche avant avec ce qui remplace
le levier
de vitesses.
La première
position de la clé,
après avoir débloqué l'antivol de direction, c'est
le contact. Tous les témoins s'allument. Celui
de charge de la dynamo s'allume en rouge et celui de pression d'huile
en orange. Une rotation du poignet et le démarreur
entraîne le moteur. Je ne peux pas dire qu'il démarre au
1/4 de tour, mais très rapidement la mélodie du 4 cylindres
se fait entendre. La première
pression sur la pédale d'accélérateur donne envie à la
DAF d'avancer, mais juste l'envie, pas l'ordre ! Donc, je lâche le
frein à main et j'imprime à peine un peu plus de force
sur l'accélérateur. Toujours cette impression que l'auto
s'ébroue, puis, miracle de la mécanique, elle avance !
Tant que je reste à basse vitesse, j'ai l'impression de chercher
ma route.
Les pneus sont des Michelin pratiquement neufs en termes d'usure, mais
pas en années. En prenant un peu
de vitesse, cette impression s'estompe puis disparaît. Le
premier virage est une épingle
gauche. Je respecte les 30 km/h maxi autorisés par les panneaux.
Je laisse descendre la voiture, mais je me retrouve presque à l'arrêt.
Le variomatic assure un frein moteur d'un efficacité redoutable.
Pour conserver une vitesse raisonnable, il faut rester un tout petit
peu accéléré. C'est assez déroutant, mais
c'est l'attitude à adopter. Arrivé au stop, la DAF 55 s'arrête
sans la moindre difficulté. Les disques font leur boulot. Je prends
ma route habituelle pour essayer la voiture. Je reconnais qu'au départ,
la voiture affiche une volonté de performances évidente.
La nervosité est bien là, le bruit du moteur aussi. Rapidement
les 80 km/h sont atteints. Le moteur se fait entendre. Les chuchotements
sont interdits. Pour se
comprendre, il vaut mieux parler à haute voix et même un
peu fort. La voiture garde son cap, mais je sens que la direction n'a
pas la précision d'une monoplace. Les amortisseurs sont un peu
souples à mon goût, impression accentuée par les
ressorts des sièges. Les voitures que je croise ne semblent pas
effrayées, ce qui veut dire que la trajectoire de la DAF 55 demeure
raisonnable. Le galop d'essai m'amène à Peyre, où j'en
profite pour faire quelques photos. (elles illustrent mon propos). Le
re-démarrage à chaud
ne pose aucun problème, c'est un plaisir de constater la bonne
volonté de la mécanique. Au retour sur Millau, je roule
un peu plus vite et je m'aperçois que le freinage n'est pas aussi
efficace que ce que je pensais. C'est pas plus mal si on anticipe ! Le
véritable essai a lieu lors de la sortie du Club Panhard et Levassor
France. Après quelques photos, je me retrouve le dernier, assez
loin des autres voitures. Pas de panique, je sais où on va. Je
ne connais pas parfaitement la route, mais ça devrait aller..
Je vais pas faire rire tout le monde en arrivant avec du retard, alors
on attaque ! Sur cette route qui
s'apparente à une
spéciale de rallye, la DAF 55 se joue des virages serrés.
Elle se place facilement au freinage, l'essieu arrière aurait
tendence à jouer la dérobade. La largeur de la chaussée
ne permet aucune fantaisie, je me contente de conduire le plus propre
possible. La caisse prend un peu de roulis et le volant est un tantinet
trop grand. Le moteur reprend avec plaisir et le variomatic se tire de
cet exercice la tête haute. Il ne manque qu'un silencieux adhéquat
pour avoir un joli bruit ! A cette allure, le convoi est vite rattrappé,
et il faut maintenant rouler pépère ! Ma passagère
préfère ce train-train à la vitesse soutenue ! Les
sièges manquent de maintien,
c'est pour ça ! Sur la petite route, les freins m'ont paru à la
hauteur des performances. Je pense que les plaquettes se sont rodées.
Le plateau du Larzac nous donne l'occasion de tester l'auto à vitesse élevée.
Un bon 120 à l'heure, sur la 4 voies prouve l'équilibre
de la voiture. Pas de flottement dans la direction, la voiture avale
l'enrobé sans broncher. Par contre, le moteur nous empêche
de tenir une conversation, tant il est bruyant. C'est le seul défaut
constaté aujourd'hui. La voiture s'est super bien comportée,
on a toujours rattrappé les autres pourtant partis avant nous. Les
derniers kilomètres en
descente se font sur un filet de gaz et sans aucune accélération
quand ça tourne. En roulant tranquille, on ne touche presque jamais
aux freins. Arrivé à bon port, je constate que les durites
ne sont pas au bord de l'explosion, que le moteur ne parfume pas l'atmosphère
avec l'odeur de l'huile, que le niveau de cette huile n'a pratiquement
pas baissé. Je referme le capot du moteur (ne pas le laisser tomber,
il faut le fermer avec le levier qui est à l'intérieur
de l'auto) content de cette balade et surtout content de ma DAF 55. Le
bilan est plus que satisfaisant. Pourtant la voiture a roulé avec
une courroie neuve et l'autre usagée ! |
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