Chaque dimanche,
la DAF 55 est de sortie. D'habitude, je ne la prends que pour les courses
en ville, mais aujourd'hui comme il a neigé, on s'en servira cet
après-midi. Pour ménager la batterie, il est important
d'utiliser la voiture régulièrement, surtout en hiver à cause
du froid. Cette sortie servira aussi d'essai sur la neige. La voiture
donne entière satisfaction sur le sec, on verra si c'est la même
impression sur la neige. Auparavant, je laisse le moteur tourner au point
fixe pour qu'il arrive à une température de fonctionnement à peu
près correcte. L'absence de thermostat se fait sentir et le ventilateur
est toujours en action. J'arrête
le moteur, j'enclanche la marche avant et je redémarre. Il fait froid
et la buée
du pare-brise met un certain temps à s'évaporer. La route
est humide et le premier rond-point abordé un peu vite donne des
airs de Gordini à la DAF 55. Comme il y a des promeneurs, je calme
mon ardeur pour ne pas effrayer le bon peuple. Arrivé sur les
hauteurs, la neige est toujours présente sur la route, sauf sur
de rares portions ensoleillées. Ces conditions sont idéales
pour se faire une idée du comportement de la DAF 55. Tout le monde
prétend qu'avec son double entrainement par courroies elle se
conduit comme s'il elle avait un autobloquant .En
ligne droite, la voiture garde son cap sans aucun problème. Lors du
premier freinage, les roues avant se bloquent. Comme nous sommes à faible
allure, il me suffit de relâcher pour que la voiture retrouve son adhérence.
Je pense que ce phénomène vient de l'âge des pneus.
Ils ne présentent pratiquement aucune usure mais je ne sais pas
depuis quand ils sont sur la voiture. Avec le temps la gomme s'est certainement
durcie et ils ont perdu leur efficacité. Il faudra se montrer
prudent si je veux rouler un peu plus vite. Le virage négocié lentement,
j'appuie sur l'accélérateur à la sortie. Comme j'ai
les roues braquées, le train arrière se dérobe. La
voiture entame un légère
glissade qu'un contre-braquage accompagné d'un peu plus d'accélération
arrêtent. Les courroies entraînent chacune leur roue, ce
qui fait que la roue intérieure ne prend pas toute la puissance
au détriment de celle qui est à l'extérieur du virage.
En fait, c'est vrai, la DAF 55 se comporte comme si le différentiel
se bloquait, comme un autobloquant. Rassuré, j'accélère
la cadence et je m'arrange pour ne pas partir en luge sur les roues avant
au prochain freinage. Je freine en appui, juste pour placer l'auto, j'accélère
vigoureusement en redressant pour contrôler la glisse. La voiture
obéit, mais c'et dommage d'avoir
ces pneus-là. Le volant,
qui paraît grand, s'avère à la bonne dimension sur
la neige. Les braquages et contre-braquages sont démultipliés
et s'effectuent tout en douceur. Dire que la voiture se place au millimètre
serait exagéré, elle se place là où ... on
arrive à la placer. D'une légère pression sur la
pédale d'accélérateur en contrebraquant à peine,
l'auto revient en ligne, et on se prendrait facilement pour un as du
volant. Il faut un peu d'habitude pour garder une vitesse suffisante
pour qu'en décélération le variomatic ne freine
pas tout de suite. A cette vitesse, la voiture se conduit presque comme
un vélo. Comme on ne va
pas très vite,
le bruit du moteur ne nous importune pas. Le changement de régime
est progressif, et on sent que la voiture ne force pas. On parcourt un
peu de distance à ce rythme, tout en conduite coulée. Le
carrefour permet un demi-tour sans se reprendre et sans se servir du
frein à main. Sur l'itinéraire du retour, je change d'allure
et je conduis plutôt comme le préconise le code de la route.
La DAF se laisse guider. Elle est faite pour cette vitesse de croisière.
Sans dépasser le 50 à l'heure, en utilisant le variomatic
pour ralentir, on irait loin sans se fatiguer ... Mais on mettrait longtemps
! L'essai se termine, il faut
faire quelques photos avant que le soleil ne se couche. La voiture s'est
bien
comporté malgré les pneus inadaptés. Cette auto
préfère la balade au rallye, et ça tombe bien, je
suis meilleur moi aussi en promenade qu'en spéciale. Le seul reproche,
c'est le chauffage, qu'on ne peut pas imputer à l'auto. IL est
grand temps d'aller se procurer un thermostat pour pouvoir profiter pleinement
de la DAF. Le mauvais temps ne la gêne pas, on ne peut pas en dire
autant des occupants ! Avoir su, j'aurais mis un morceau de carton devant
le radiateur, comme ils faisaient à l'époque. |
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